Conformément à ses statuts, Ban Public propose toutes modifications législatives ou règlementaires visant à améliorer la condition des personnes incarcérées, des familles et de leurs proches, et des personnes ayant été condamnées.
Nous tenons à vous remercier de nous faire participer à cette lutte contre le “suicide” en milieu carcéral, cependant nous aimerions soulever certains points :
1/ Le temps qui nous a été donné est beaucoup trop court pour vous donner un rapport complet sur la complexité du « suicide » en détention. L’urgence ne doit pas conduire à la précipitation, s’agissant d’un problème aussi compliqué à cerner. L’autre problématique que nous soulevons est l’absolue confidentialité de la commission Albrand, nous ne savons pas qui sont les personnes représentées dans cette commission et quelle est sa feuille de route. Nous pensons qu’une commission de ce type aurait due être constituée de membres pluridisciplinaires, avec des représentants des familles, des personnes incarcérées et d’ancien(ne)s prisonnier(e)s. Les différents corps et organismes intervenant en prison (tel que le contrôleur général des lieux de privation de liberté, le médiateur de la république, un représentant de l’ordre des avocats etc.) auraient dû être représentés au nom de l’addition des compétences et de l’intelligence, sur ce sujet si douloureux et parfois débattu de manière outrancière par certaines organisations. Notre attitude est une attitude de ferme dialogue, nous souhaitons un débat respectueux, serein et apaisé, sans manipulation ni instrumentalisation. Nous n’avons pas de certitudes, bien que nous soyons persuadés que replacer la famille et les proches au centre du débat soit une des pistes pour retrouver un sens à la vie.
2/ Nous avons hésité à participer lorsque nous avons vu que des déclarations sur les mesures adoptées par ce rapport ont été divulguées, alors même qu’il est en cours de préparation et que les auditions ne sont pas terminées. Le seul point sensé entendu était celui de la réduction de la surpopulation pénale, mais sans plus d’indications. Nous ne souhaitons pas servir d’alibi pour cautionner ce que nous qualifions de mesures gadgets. Nous ne cautionnons pas ce genre de procédé, nous voulons néanmoins essayer de faire entendre nos propositions car nous avons une responsabilité vis-à-vis des personnes incarcérées et de leurs proches. Alors nous espérons que cela n’augure rien de mauvais sur le résultat final des recommandations car les mesures révélées tiennent plus lieu d’effet d’annonces que d’une vraie solution pour lutter contre les suicides et les morts suspectes.