Prison de Turi, 14 mars 1933.
Très chère Tania,
Je t’écris seulement quelques lignes. Exactement mardi dernier, aux premières heures du matin, alors que je quittais mon lit, je tombai à terre sans pouvoir réussir à me lever par mes propres moyens. Je suis toujours resté au lit ces jours-ci, avec une très grande faiblesse. Le premier jour ]’étais dans un état d’hallucination, si l’on peut dire, et je n’arrivais pas à ajuster une idée à une autre idée et à formuler une idée avec des paroles appropriées. Je suis encore faible, mais moins que mardi. Je te prie de venir au parloir dès que cela te sera permis après cette lettre. Je t’embrasse tendrement.
ANTOINE.