Le 16 mai 2008, alors que le maire, la garde des Sceaux Rachida Dati, tenait un conseil municipal, environ 80 travailleurs sociaux (Conseiller d’Insertion et de Probation et Assistant de Service Social) des services pénitentiaires d’insertion et de probation ont investi la cour de la mairie au cri de « CIP en colère ».
A l’appel de la CGT pénitentiaire et du SNEPAP-FSU, ces travailleurs sociaux venus de tous les établissements d’Ile de France entendaient protester contre un projet de réforme statutaire qui ne prend absolument pas en compte l’évolution de leur métier.
Leur mission : assurer le contrôle et l’insertion sociale des personnes incarcérées ou sous le coup d’une mesure type libération conditionnelle ou sursis avec mise à l’épreuve, dans un objectif de prévention de la récidive.
Un agent assure le suivi d’environ 120 personnes dans des conditions toujours plus difficiles : aggravation des difficultés sociales ou psychologiques des personnes suivies, technicité croissante des missions exercées (multiplication des rapports et des mesures : placement sous surveillance électronique, suivi socio-judiciaire, surveillance judiciaire...).
Alors que depuis 1993, ces personnels ont vu leur métier profondément transformé par une avalanche de réforme, leur rémunération n’a pas évolué. Aujourd’hui, l’administration pénitentiaire propose une réforme statutaire qui revalorise le traitement des cadres pour la seconde fois en trois ans tandis que les travailleurs sociaux voient leur situation se dégrader : pas de revalorisation financière, réduction de leur formation de deux à un an, nouvelles contraintes en matière de mutation...
Depuis le 29 avril, ces personnels, privés du droit de grève par un statut spécial hérité de la guerre d’Algérie, ont entamé un mouvement social d’une ampleur sans précédent, pour exprimer leur demande de respect et de reconnaissance.
L’Administration pénitentiaire a répondu par la répression et l’arrêt du dialogue.
Hier, suite à leur incursion dans la cour de la mairie du VIIe arrondissement, la Garde des Sceaux a demandé à ce qu’une délégation soit reçue au Ministère par des membres de son cabinet.
Une manifestation s’est alors improvisée de la mairie du VIIe jusqu’au Ministère de la Justice place Vendôme où les collaborateurs de Madame Dati se sont engagés à ce que le dialogue reprenne avec l’Administration pénitentiaire.
Les travailleurs sociaux resteront mobilisés jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction, un rassemblement devant la Direction de l’Administration pénitentiaire est prévu le 26 mai et une manifestation nationale aura lieu début juin.
Montreuil le 17 mai 2008