Publié le mardi 15 septembre 2015 | https://banpublic.org/pas-de-motivation-necessaire-pour/ Dans cette affaire, le Conseil d’Etat était saisi d’un pourvoi formé par le garde des sceaux contre un arrêt de la Cour administrative d’appel de Nantes qui avait confirmé l’annulation de la décision de placement en régime différencié -en l’espèce, dit "portes fermées"- en raison de l’absence de motivation de la décision et de mise en place d’un débat contradictoire préalable. L’article 1 de la loi du 11 juillet 1979 dispose que : "Les personnes physiques ou morales ont le droit d’être informées sans délai des motifs des décisions administratives individuelles défavorables qui les concernent.
A cet effet, doivent être motivées les décisions qui :
Par ailleurs, l’article 24 de la loi du 12 avril 2000 dispose que les décisions défavorables ne peuvent intervenir qu’après que la personne concernée a été mise en mesure de présenter ses observations orales et/ou écrites. Cependant, le Conseil d’Etat considère que dans le cas du placement en régime différencié, et en dépit du fait que ce placement aggrave les conditions d’incarcération, ni l’article 1er de la loi du 11 juillet 1979, ni l’article 24 de la loi du 12 avril 2000 ne s’applique car cette décision n’entre pas dans les décisions listées à l’article 1er de la loi du 11 juillet 1979 puisqu’il ne s’agit ni d’une sanction ni d’une mesure restreignant une liberté publique. Ce raisonnement du Conseil d’Etat est plus que douteux : il reconnaît que le placement en régime différencié aggrave la situation du prisonnier et il semble omettre le 1er alinéa de l’article 1er de la loi du 11 juillet 1979 qui disposent que les décisions défavorables doivent être motivées. Or, comment une décision aggravant des conditions de détention ne peut-elle constituer une décision défavorable ?
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