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N°34 - Entre respect et dérapages

Mise en ligne : 23 septembre 2007

Texte de l'article :

 « Entre respect et dérapages »

Didier Robert est détenu à la maison d’arrêt de la Santé (Paris). Témoignage.

« Je suis touché par le VIH depuis près de vingt-trois ans et, depuis dix ans, je suis “en phase sida”. J’ai appris ma séropositivité en prison, en 1987, et j’ai passé quelques années derrière les barreaux avec cette maladie. Dans une prison, même à la Santé, un médecin spécialiste du VIH, ça ne court pas les rues. Cette seule situation fait que le secret médical ne peut être maintenu vis-à-vis des autres détenus.
Le pire en matière de secret médical, c’est lors des extractions. Non seulement les surveillants ont tout le dossier médical dans les mains pour l’apporter à l’hôpital, mais, en plus, ils restent dans le cabinet pendant la consultation avec deux ou trois policiers. Sécurité oblige. Il est alors impossible, même pour le médecin, de demander à rester seul avec le patient ! Là, tout le monde entend tout, sait tout, voit tout. Même quand j’ai dû subir des opérations pour un cancer bénin de la peau, les surveillants et les policiers étaient présents dans la salle d’opération. Le sacro-saint secret médical a alors bien du plomb dans l’aile.
Le secret est en fait très bien respecté par le personnel médical. Ainsi, lorsque j’ai dû demander à mon médecin un certificat pour le juge d’instruction, il me l’a fait sans problème, mais il était hors de question pour lui d’y relater mes diverses infections, car le secret médical le lui interdisait. C’est moi qui ai dû dire au juge de quoi je souffrais.
Si le secret médical est globalement respecté en prison, il y a néanmoins de temps en temps de sacrés dérapages. Et ce du fait du personnel pénitentiaire. "